Durant la formation, il est souvent question des différents types de ventilation rencontrées lors d'urgences préhospitalières. Kussmaul, Biot et autres Cheyne-Stockes font partie des "respirations" pathologiques observées par exemple lors d'atteintes neurologiques centrales. Mais pas toujours !
Pour partager cette découvert fortuite, il faut se replonger en intervention. Alors en stage d'observation au SAS de Fribourg, nous sommes appelés pour transférer un patient âgé d'un établissement médico-social à l'hôpital cantonal de Fribourg. Le motif d'engagement n'est pas très évocateur, baisse de l'état générale. En entrant dans la chambre de la personne, durant la transmission du personnel infirmier, on observe de loin la respiration du patient. Ce dernier, somnolent, respire de manière irrégulière, avec une amplitude variable. Tonnerre, la fameuse respiration de Cheyne-Stokes ! Convaincu de son apparition uniquement lors d'atteinte neurologique (un accident vasculaire cérébrale par exemple), on se regarde interloqué par l'absence d'indices neurologiques dans la transmission qui vient de nous être faite. On s'approche de la personne, on se présente et à notre étonnement cette dernière ouvre les yeux comme si on l'avait tiré d'un bonne sieste réparatrice. Ses signes vitaux étant normaux, on ne s'inquiète pas plus et mettons cela sur le compte du sommeil. Arrivé aux urgences, on transmet à notre tour les informations cliniques liés à cette prise en charge et précision que nous avons constaté cette respiration au début de notre intervention. Le médecin nous répond d'un air blasé " ben évidemment, ce patient est insuffisant cardiaque" ! Sans fanfaronner on termine l'entrée administrative et rentrons en centrale pour élucider cette affaire. En trois mots clefs dans un moteur de recherche, on mesure, par la lecture de ces deux articles, notre ignorance sur le sujet de cette respiration de Cheyne-Stockes qu'on peut observer lors de l’insuffisance cardiaque.
Envie d'en savoir plus ?
Ces deux articles approfondissent les aspects physiopathologiques en lien avec cette dernière.
Bonne lecture.
Florian Ozainne
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