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  • Photo du rédacteurFlorian Ozainne

Du syndrome Selecta à la publication scientifique : chronique d'une évolution spectaculaire !

Durant la formation initiale, il y a quelques années encore, je présentais un cours sur le système de déclaration d'incident mis en place conjointement par l'association cantonale de l'époque (FCGA devenue ASA-GE), le 144 et les urgences des HUG (adulte, pédiatrie, maternité) avec le soutien du Professeur Pierre-François Unger. Je faisais état d'un syndrome nommé "Selecta" en référence aux discussions de machine à "café" trop souvent stériles (mais nécessaire pour décharger les émotions après les interventions - qu'elles soit positives ou négatives). Je proposais alors de connecter une imprimante à la machine à café permettant de recueillir, de manière systématique, les problématiques à discuter entre les différents maillons de la chaine de secours.


Une des frustrations du comité de l'association professionnelle de l'époque était le manque justifications scientifiques (EBM ou EBP) face aux déclarations transmises. Comment éviter l'écueil des émotions individuelles pour passer à une approche plus rationnelle, créatrice de solutions pérennes ?


Avec le développement des compétences méthodologiques durant la formation initiale, la réelle prise en main des professionnels pour se former dans le domaine de la recherche scientifique, le niveau d'argumentation est passé de vaines suppliques à des articles scientifiques où les ambulanciers sont parfois les premiers auteurs.


La revue numérique Healthcare a publié récemment un numéro spéciale "Urgent and Acute Prehospital Care". Sur sept articles, trois sont des études réalisée à Genève. Soyons fières d'être modeste ! Deux ont pour premier auteur un ambulancier (je tiens à préciser que sans les médecins des services concernés, rien n'aurait été possible ! Un grand merci à eux. Un belle collaboration interprofessionnelle).


On voit même apparaitre dans les autrices une étudiante de l'école supérieure de soins ambulancier de Genève ! Ludivine Currat, soutenue par des tuteurs externes plus qu’efficace a réussit à publier dans la courte temporalité imposée par le cadre scolaire comme première autrice. Une performance tout bonnement époustouflante. En plus avec l'élégance du geste : un essai randomisé contrôlé !


La tendance est aussi perceptible dans l'école voisine avec la publication incluant notamment Sandrine Dénéréaz (co-directrice ESASUR, ambulancière ES, Master en administration publique, UNIL 2021) et un membre de l'équipe enseignante Thierry Spichiger (CAS en recherche clinique orientée patient, ambulanciers ES, Guide de haute montagne) sur un sujet d’actualité à propos de l'identification des nouvelles demandes concernant les soins préhospitaliers. Un joli collectif de 35 188 missions en 2018 dans la canton de Vaud. Les conclusions évoquent l'axe de tension entre maintenir compétences pour traiter les menaces vitales et assumer "le véritable défi [...] de prendre en charge des patients de faible gravité ayant des besoins complexes, en les laissant en toute sécurité à leur domicile le cas échéant ou en les orientant vers le bon réseau de soins" traduisent aussi la nécessité du développement de la formation comme de la recherche clinique pour s'en assurer.


Comment ne pas citer ici Loric Stuby, Ambulancier diplômé ES il y a 7 ans à Genève, qui comptabilise déjà 15 publications dont 4 comme premier auteur !


Une des clefs de cette évolution passe par la formation. La majeure partie des auteur.ice.s ont investit dans la formation post-diplôme. Que ce soit dans le cadre de Master ou CAS en recherche clinique. Un message fort pour continuer à développer la qualité des soins au quotidien.


Pour aller encore plus loin, les acteurs du préhospitalier romande vont se réunir à Neuchâtel le 1er septembre 2022 pour la première journée de la recherche clinique pré hospitalière sous l'impulsion de Samuel Zünd et Jean-Marie Tinembart du SPS Neuchâtel.


En plus du programme alléchant, on se lance un défi : réaliser une étude clinique en une journée (en vrai c'est un peu plus...). Pour mener à bien cette mission périlleuse on peut compter sur le top scorer de l'équipe : Laurent Suppan (Médecin adjoint responsable de la brigade sanitaire à Genève et auteur prolifique avec pas loin de 50 publications à son actif). Laurent Jampen (ambulancier ES et enseignant ES) qui joue du stradivarius de la simulation de haute technologie (entendez SimBaby ou SimMan 3G) avec brio et en extrait les données pour différentes analyse. Il totalise quatre publications en rapport. Florian Ozainne (Ambulancier et enseignant ES. CAS en recherche clinique orienté patient, HUG 2011, Paramedic-Evidence Based Practice Course, Dalhouise University, 2020) 0dont l’implication pour le confort des patients a guidé une grande partie de sa carrière sur le terrain et se prolonge maintenant dans la publication autour de l'analgésie avec deux publications dont une comme premier auteur (Merci au Dr Christophe Fehlmann et ACE ambulance pour leur soutien). Pour compléter cette vaillante équipe, Samuel Zünd, en cours de Masters in Emergency and Resuscitation Medicine à Londres.


Le but de cette recherche est autant pédagogique que scientifique. Les participants seront autant expérimentateurs que spectateurs du travail qu'implique une recherche. Le volet scientifique de cette animation tournera autour de la réanimation pédiatrique.


Venez nombreuses et nombreux pour partager autour de cette évolution spectaculaire. Et cette fois pas devant une machine à café mais autour d'un superbe apéritif "gout et terroir" de la région neuchâteloise !


Florian Ozainne

Enseignant ES



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